En tant que notion générale, le risque représente le niveau accepté des pertes en cas d’occurrence d’un événement potentiellement catastrophique.
Le risque est indissolublement lié à la présence de l’homme dans une région, le seul être capable de comprendre les causes et les effets du phénomène. En absence de l’homme, on ne peut pas discuter du risque, mais du hasard. Ainsi, le risque intervient seulement quand l’homme est impliqué.
La plus brève définition du risque est qu’il représente le produit de l’hasard et de la vulnérabilité: R=H x V.
Le risque hydrique a été et continue d’être un problème grave, à cause des conséquences qu’il peut générer, telles que les crues et les inondations qui mettent en danger la vie et aussi le patrimoine. Les inondations sont vues comme les plus représentatifs phénomènes de risque hydrique.
Le choix du thème d’étude dérive de l’intérêt et la curiosité qui existent autour des risques hydriques sur les petites rivières : ainsi, j’ai décidé d’appliquer la problématique des risques hydrologiques sur la rivière Ciorogârla, qui se jette dans la rivière Sabar, un affluent du deuxième dégrée de l’Argeș.
La rivière Ciorogârla à la station hydrométrique de Bragadiru
Les crues sont définies comme les moments culminants dans l’évolution de l’écoulement d’une rivière ; autrement dit, elles représentent l’accroissement et puis le décroissement significatif de l’écoulement dans le lit d’un cours d’eau.
Les crues sont caractérisées par des accroissements massifs et rapides (dans une période de quelques heures) du niveau et du débit de l’eau, jusqu’au moment où il atteint le point maximum ; après ce point suit un décroissement et le retour de la rivière à des paramètres normaux d’écoulement, transition qui se produit assez rapidement. Toute crue est caractérisée par un temps de montée (Tc), un pic (Qmax) et un temps de décroissement (Td). Pour réaliser une description du phénomène, on nécessite une série de données quantitatives su le débit de l’eau et le temps d’enregistrement. La crue en soi n’est pas une catastrophe, mais un événement naturel qui appartient à l’écoulement normal de l’eau. La présence de l’homme lui donne un caractère de désastre, parce qu’il place dans le lit de la rivière des villes ou villages, des rues, des ponts ou des champs agricoles, pour des raisons économiques ou simplement à cause de son ignorance. La genèse des crues dépend largement des conditions climatiques, telles que des pluies fortes (crues pluviales), la fonte de la neige (crues nivales) ou une combinaison (crues pluviales-nivales). Généralement, les crues se produisent pendant le printemps et l’été, et sont assez rares dans l’automne et l’hiver, quand les précipitations sont réduites ou les températures ne permettent pas la fonte de la neige.
La crue représente le débordement par l’eau de berges naturelles ou artificielles d’une rivière ou l’accumulation de l’eau dans des zones qui sont normalement au-dessous de l’eau. Les inondations se produisent le plus fréquemment après des pluies torrentielles ou de longue durée.
L’impact des phénomènes hydriques consiste dans la perte des vies et la destruction totale ou partielle des biens (logements, autres bâtiments, voies routières et ferroviaires, infrastructure hydrotechnique, réseaux d’eau et d’électricité) et la dégradation du sol à cause de l’érosion. Les crues les plus fortes causent des décès et imposent l’évacuation d’un grand nombre de personnes (temporaires ou même définitives), affectent l’économie d’une région et endommagent l’environnement.
La rivière Ciorogârla est un des affluents de gauche de Sabar et un affluent du deuxième dégrée de la rivière Argeș. Ses sources se trouvent près du village de Brezoaele et son embouchure est située en aval de la ville de Măgurele. Le bassin versant de Ciorogârla, comme la rivière qui lui donne son nom, a une orientation Nord-ouest – Sud-est. Le bassin se trouve entièrement dans la Roumanie, dans le Sud-ouest du département Ilfov.
Dans le bassin versant de Ciorogârla, on a enregistré des inondations dans les années 1975, 1979, 1995 et 2005 ; la crue de 1975, avec un débit très élevé, a été générée par une pluie uniforme au niveau du bassin entier. 2005 est connu comme un an « atypique et extrême » durant lequel chaque mois a apportée des événements hydrologiques désastreux (inondations) dans tout le pais. Au niveau de Ciorogârla, 2005 a été marqué par une forte crue, à la suite des précipitations exceptionnellement abondantes.
Les années 1995 et 2005 ont produit les plus grandes crues sur la rivière Ciorogârla, qui ont été mesurées à la station hydrométrique de Bragadiru.
La première crue analysée a eu lieu dans l’intervalle 23 mai – 29 juin 1995, et présente un débit maximal de 53,4 m3/s et un débit de base de 4,33 m3/s. Sa durée a été de 60 heures.
La deuxième crue s’est produit dans l’intervalle 27 décembre 1995 – 25 janvier 1996, a eu un débit maximal de 73,8 m3/s et un débit de base de 7,35 m3/s. Le pic principal de la crue s’est déroulé pour 254 heures.
La troisième crue que nous avons étudié este celle de 13 septembre 2005 – 24 octobre 2005, un intervalle pendant lequel on a vu des crues et des inondations partout dans le Sud de la Roumanie. Le débit maximal a été de 111 m3/s, et le débit de base mesurait 20,6 m3/s. Le pic principal a eu une durée de 288 heures, durant lesquelles 36 millions m3 d’eau se sont écoulées au niveau du bassin versant.
L’écoulement de Ciorogârla varie d’un an à l’autre. Par exemple, on a vu des crues en 1995 et 2005. La plus forte crue est celle de septembre 2005, avec un débit maximal de 111 m3/s. Le débordement a inondé 200 ha de terrains agricoles et cinq villages avec des nombreuses maisons affectées.
En conclusion, par cet article, je souhaite de mettre en évidence le fait que non seulement les grandes rivières (Prahova, Siret, Olt, Mureş etc.) sont capables de générer des crues et des inondations, mais aussi les petites rivières fortement aménagées, comme Ciorogârla (où le nœud hydrotechnique de Brezoaele est installé sur la rivière) peuvent produire des désastres ; toute rivière, n’importe que petite ou aménagée, doit recevoir l’attention nécessaire parce que les risques hydriques sont toujours présents, avec des conséquences graves pour la vie et le patrimoine des hommes. Ciorogârla illustre la réalité des risques hydriques sur des telles petites rivières.
Article écrit par Bărbărie Manuela-Raluca (Faculté de Géographie, Master CRA, Première année) et traduit par Mihail Mitoseriu.