Une des plus grandes catastrophes environnementales en Roumanie

Je dois vous avertir dès le début qu’il s’agite d’une triste histoire. L’action aura lieu près d’un réservoir de décantation nommé Valea Sesii (ou Sesei, selon d’autres sources), situé dans les Monts Métallifères. Je ne vais pas écrire trop, je laisse les images dire ce qu’on doit dire.

Dans le matin, nous commençons d’aller sur la route Lupsa – Hădărau – l’ancien village Geamăna. De Hădărau, on monte sur un chemin de campagne pour 4-5 kilomètres, jusqu’au pont. Dans la vallée, il paraît qu’il y a un lac, et sur ses bordes, quelques maisons.

 

Apres regarder encore une fois, on observe que le lac n’est pas profond. Il semble plutôt une accumulation de boue. Nous montons sur le pont et trouvons des tuyaux. On entend un bruit et ca signifie que les tuyaux transportent quelque chose. Nous sommes dans les Monts Métallifères, près de Rosia Montana, nous  blaguons que par ces conduites on transporte l’or.  

Bien sur, ce n’est pas l’or, mais le stérile minier. Il provient de l’exploitation de cuivre de Roşia Poieni, opérée par Cupru Min des 1978. Tout la zone ou s’étend le lac est une vraie zone détruite.

L’étang de Valea Sesii est un réservoir de décantation, situé dans une vallée et ouvert (c’est-a-dire qu’il au un seul barrage). Le barrage, construit avec des enrochements, renferme la vallée, étant situé entre deux versants. Le stérile est déversé dans le lac par des conduits qui doivent diriger le déversement de manière uniforme sur toute la surface du lac.

Le stérile se transforme dans une accumulation qui s’appuye sur les versants naturels du lac. A Valea Sesii, dans la plupart des endroits que nous avons sondé, le stérile n’a pas de consistance. Quelque part, le stérile formait un sort de plage où on pouvait aller à pied sans s’abimer. Mais nous ne sommes pas assez courageux pour aller trop loin.

Les eaux claires devraient arriver dans un système de collection et d’évacuation et puis à une station de traitement chimique, un système de recirculation  ou – le plus facile et moins coûteux – vers un émissaire (en général une rivière propre). Nous n’avons pas observé le système de collection et d’évacuation mais il est vrai que nous n’avons pas visité le barrage, où ces installations pouvaient se trouver.

 

En septembre 2011, le lac occupait une superficie de 130 hectares. Il couvre presqu’en totalité le village de Geamăna: Les résidents ont été dédommages par CupruMin SA Abrud. La plus importante plainte des habitants est le fait que la promesse de transférer  le cimetière du village n’a pas été respectée. Le stérile a avalé progressivemet les maisons, la colline ou se trouvait l’église et le cimetière. L’église est un des rares témoins de l’existence d’un hameau. La boue est maintenant au niveau des toits des maisons.

Ce qui est encore plus grave et que nous assistons à un désastre écologique en déroulement. Le stérile continue d’être déversé sans cesse et le niveau du lac s’accroit chaque année. Par conséquence Cupru Min accroit le barrage continument. 

La boue est parfois traversée par des petits ruisseaux. Le paysage est irréel, on a parfois l’impression d’être sur une autre planète. Devant nos yeux se présentent des nombreuses couleurs, crées  par les substances chimiques déversées. Nous avons donne à ces substances le nom générique de cyanures. 

Il est triste de voir comment la boue avale en permanence des maisons, des fermes, des vergers et des clôtures. Il est triste d’observer l’église du village, un édifice assez imposant, submergée par la boue, vivant ses dernières années  d’existence en silence et dignité.

Malgré tout ca, chacun a exprimé, ou au moins, a ressenti l’admiration pour les couleurs et le paysage. Vraiment photogénique ce lac  mais… 

De l’ancien village de Geamăna sont restées quelques maisons et quelques gens qui ont refusé de quitter. Je me demande comment il est possible de voir ce paysage chaque jour? Et de garder le souvenir de l’ancien village. J’ai trouve l’image ci sous sur l’internet. Vous pouvez remarquer l’hauteur où sont situés l’église et le cimetière.

Mes vacances d’été sont toujours liées au Geamăna. Mes grands-parents, tous, sont nés dans ce village, nous dit Cosmina Holobut. Pendant la dernière été quand je suis allé a Vinta, dans le village de Geamana, je ne pouvais pas contrôler mes larmes quand j’ai vu le saule de la cour des mes grands-parents, située dans la vallée. Quand j’ai ramassé des pommes du pommier qui se trouve près de la haie, j’avais le sentiment de voler des pommes d’une place qui fait partie de moi, parce que ce verger est parmi les premiers mémoires de ma vie. Tout le monde parle de l’église de Sasa, qui a été abandonnée devant la menace de l’eau.   

Il est impossible de ne pas penser à ce qu’on préconise que se passera à Roşia Montana. Il semble que là aussi, dans la vallée de Corna sera aménage un tel réservoir de décantation. On va sacrifier de la même manière quelques villages. Mais ce lac sera plus grand que le réservoir de Valea Sesii, trois ou quatre fois plus grand, selon quelques sources. 

,,J’ai travaillé comme géologue à ce réservoir de décantation entre 2005 et 2006, dans le cadre d’un projet d’investigation pour la réhabilitation de la région’’, dit monsieur Florin Stoican. ,,J’ai surveillé la réalisation des forages dans le corps du barrage et d’autres études. A ce moment là se posait le problème de fermer la mine, mais puis, le prix du cuivre s’est accru, la mine a été privatisée et l’activité est recommencé, donc le projet de réhabilitation est maintenant oublié.

Ici, il n’existe aucun traitement de l’eau, et après une simple décantation, l’eau est transportée par un système de sondes spéciales jusqu’au Aries, où, à la confluence, l’effet est facilement visible. En effet, l’eau pluviale entre en contact avec les quantités énormes de sulfures métalliques qui se trouvent dans les haldes de stérile et décompose ces substances en principal en acide sulfurique et métaux lourds. L’eau qui passe sous la halde et arrive dans le lac a un pH de 1,5 – 2, et les couleurs sont données par les métaux (cuivre, fer, chrome, zinc, arsenic, manganèse, etc.). 

Le seul traitement effectué, qui contrôle l’acidité, est réalisé à la station de flottation de la mine, où avant de jeter dans le lac la boue considérée comme stérile, on ajoute de la chaux. En dehors de ce procès, la surveillance et l’alternation des zones où on jette le stérile (le système des sondes spéciales) assurent la résistance du barrage, qui, parce qu’il est réalise de calcaire, serait dissolu et détruit par les eaux acides. Paradoxalement, le lac, malgré sa croissance permanente, est sûr quand la mine fonctionne. Si on mettrait fin à l’activité, on devrait au moins continuer la neutralisation de l’acidité et le fonctionnement des sondes qui protègent le barrage face à l’eau acide.             

En Apuseni et Maramures, les principales régions gravement affectées par une activité minière chaotique et parfois inutile existent presque 300 zones sensibles (réservoirs, haldes, carrières, couloirs souterrains) qui nécessitent des mesures urgentes pour être sécurisées et réhabilitées, et la plupart sont simplement abandonnées’’. 

Après une journée entière de promenade sur les bords du lac de Valea Sesii, nous nous sommes proposé d’aller sur la halde de stérile de la mine de Roşia Poieni, mais cet objectif n’a pas été accompli à cause de notre manque d’attention et de temps.

 

Ainsi, nous avons traversé la partie inferieure de la halde, où restent les pierres les plus grandes du stérile déposé. Les photos montrent d’autres problèmes qui affectent toutes les haldes – la formation des eaux acides, qui contaminent les eaux de surface, l’érosion et l’instabilité du talus, la dégradation des terrains avoisinants. 

 

Pour un temps, nous sommes allés parmi les galets et des sables instables, et nous avons traversé des ruisseaux verts. Le voyage se déroule vraiment dans un paysage extraterrestre.

La réhabilitation du réservoir de décantation de Valea Sesii et de la halde devrait être réalisée après la fermeture de l’exploitation. Mais personne ne peut garantir ça.  

En conclusion, toute personne devrait passer au moins une fois pour voir ce lac et apprendre de ne pas répéter les erreurs du passé. Je lance un appel à tous ceux qui lisent cet article de le présenter, aux amis et de le distribuer sur les réseaux sociaux.

Dans les Monts Apuseni il y a 24 réservoirs de décantation. Le réservoir de Valea Sesii, avec deux autres réservoirs plus petits (Stefăncei I et II) et les haldes de Geamăna sont les dépôts de stérile de la carrière de Roşia Poieni. C’est le plus grand réservoir de décantation d’Europe (plus de 130 millions de tonnes de stérile) de la plus grande carrière d’Europe.       

Vous pouvez cliquer ici pour voir l’entière gallérie photo. Nous vous recommandons aussi de lire La légende de l’église submergée (en roumain). 

Source:  bogdanbalaban.ro    

Article écrit par Razvan Spiridon et traduit par Mihail Mitoseriu

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